From Aveyron to San Francisco

Renouons avec les cousins aveyronnais de San Francisco !

« San Francisco has only one drawback : it’s hard to leave.[1] » Rudyard Kipling

La migration des Aveyronnais vers San Francisco reste moins connue que celle vers Piguë ou Paris. Elle a fait néanmoins l’objet de travaux scientifiques[2], et plus récemment, a été le sujet de romans biographiques[3]. Le site du consulat de France à San Francisco retrace l’histoire de ces petites « colonies » françaises (aveyronnaises, lotoises, basques, provençales ou alsacienne) qui contribuèrent à la prospérité de San Francisco[4].

Des chaînes migratoires, perlées mais continues, se formèrent depuis la région de Decazeville et de Montbazens pour l’essentiel. Elles furent significatives, si l’on considère toute la période de la migration (fin du XIXème siècle jusqu’aux années 1920). Nombre de mineurs et d’agriculteurs pour l’essentiel, partirent fonder des hôtels, tenir des blanchisseries ou encore des pompes funèbres sur les bords du Pacifique. Ils durent braver une traversée incertaine sur les paquebots de la Compagnie Transatlantique[5], jusqu’à la mythique Ellis Island à New York, qui a conservé la trace de leur arrivée. De là, ils rejoignirent la côte ouest par train où, à la force de leur seul travail, ils vécurent le rêve américain. Certains ont dû tout reconstruire après le tremblement de terre de 1906. D’autres revinrent dans leur pays natal fortune faite, alors qu’un grand nombre firent souche à San Francisco.

Les immigrés aveyronnais ont gardé des liens très forts au travers de la communauté catholique de Notre Dame des Victoires au centre du quartier français, longtemps animée par un prêtre aveyronnais. Ils créèrent le cercle Lafayette, du nom du général illustre que l’histoire de la France et des États-Unis ont en partage. Formidables destins que ceux de ces migrants, qu’une traversée de quelques semaines fît passer presque sans transition, d’une vie rude et rurale dans un XIXème siècle européen crépusculaire, à une vie urbaine et trépidante dans une des plus grandes métropoles des États-Unis d’Amérique du XXème siècle, dont ils devinrent les acteurs.

Et voici déjà les quatrième, cinquième et sixième générations de descendants de ces aveyronnais, devenus citoyens des États-Unis au tournant de la Première Guerre Mondiale. Malheureusement, le temps a commencé à faire son œuvre et les liens entre Aveyron et Californie se sont distendus. La brume tombe peu à peu sur le Golden Gate symbolique qui relie le Rouergue et le Pacifique, et l’oubli des racines aveyronnaises menace.

Partant de l’hypothèse que cette brume peut être dissipée et que le récit généalogique de cette migration doit être retracé et sauvegardé dans un lieu partagé, nous avons semé un arbre collaboratif et gratuit sur le site Geneanet  [6](https://gw.geneanet.org/aveyronsanfrancisco_w ) que nous vous invitons à faire pousser en ajoutant à votre convenance, là une racine française, là une branche américaine. Cet arbre rassemblera les pièces dispersées de cet étonnant puzzle aveyronnais et californien et ressemblera ainsi à un de ces séquoias géants et multi-centenaires du Yosemite National Park à l’Est de San Francisco. Cet arbre permettra aussi d’échanger des informations, de partager des interrogations et de s’entraider.

Let’s go to San Francisco !    

Jean-Christophe Bras

Contact: cousins.aveyron.san.francisco@gmail.com


[1] « San Francisco n’a qu’un seul défaut : il est difficile de la quitter ».

[2] “Le rêve californien. Migrants français sur la côte Pacifique, XVIIIe-XXe siècles”, Annick Foucrier, Belin, 1999.

[3] « L’Américaine, une aveyronnaise à San Francisco » Laetitia Bex, 2018, Editions Acala

[4] https://sanfrancisco.consulfrance.org/historique-de-la-presence-francaise-a-san-francisco

[5] Une première liste des passagers aveyronnais au départ du Havre, relevé par Anthony Bonafé, peut être consultée sur le blog de Magali Schüssler : mes-decouvertes-genealogiques.fr

[6] Magali Schüssler et Jean-Christophe Bras administrent le site « Les cousins Aveyronnais à San Francisco ».