From Aveyron to San Francisco

Marie-Louise DOMERGUE – St Anne’s Home

Marie-Louise MARQUET est née en 1900 à Decazeville. Cinq ans plus tard, elle rejoint ses parents Adrien et Maria installés à San Francisco. En 1910, ils habitent tous les trois à Ukiah (toujours en Californie). Adrien est propriétaire d’une blanchisserie comme bon nombre d’immigrés français. En 1922, Marie-Louise épouse Edouard DOMERGUE, qui n’est autre qu’un cousin à la 5ème génération (et l’oncle maternel de ma grand-mère paternelle). Pendant des années, Edouard travaille pour ses beaux-parents. Plus tard, sa femme et lui s’installent à San Francisco. Le couple n’aura pas d’enfants. Adrien décède en 1941, Maria passe alors beaucoup de temps chez sa fille et son gendre. Edouard meurt en 1963 puis c’est au tour de Maria de s’éteindre un an plus tard. Marie-Louise se retrouve donc bien seule. Elle survivra 29 ans à son mari.

Jusqu’à aujourd’hui, je n’avais que la mention du décès de Marie-Louise dans le California Death Index (ce qui n’est pas l’acte original). Son Inhumation au Holy Cross Catholic Cemetery ne m’apprend pas grand-chose. Il n’y a même pas sa date de naissance (j’ai fait une demande de rectification qui a été acceptée). Et voilà que je trouve sa nécrologie dans la presse (ancienne).

nécrologie Marie Louise Domergue
The San Francisco Examiner (San Francisco, California) · Wed, Dec 23, 1992

Le texte est très succinct. On ne parle pas de parents qui invitent aux obsèques (ce qui est pourtant très courant aux USA) alors qu’elle a un arrière-petit-neveu du côté de son mari qui habite San Francisco et au moins deux cousines germaines (filles du frère de sa mère). N’y avait-il plus aucun lien avec la famille? Une phrase attire mon attention: A 20 year resident of St. Anne’s home. Je me mets donc à la recherche d’informations sur ce lieu.

Je découvre que cette résidence pour personnes âgées est gérée par les petites soeurs des pauvres (the little sisters of the poor). Cet ordre né en Bretagne en 1839, arrive à San Francisco en 1901. Les soeurs ouvrent une maison pour 100 résidents. Mais très vite, en 1904, une nouvelle construction voit le jour, financé par Edouard LeBreton. Il s’agit d’un magnifique bâtiment en brique rouge qui résistera au grand tremblement de terre de 1906. Des centaines de personnes âgées y vivent leurs dernières années.

St. Anne's Home San Francisco avant 1980
http://www.littlesistersofthepoorsanfrancisco.org/history/

Mais en 1975, le bâtiment n’est plus aux normes anti-sismiques et incendie. Beaucoup de personnes se battent pour préserver le bâtiment mais la décision tombe en 1979. Le bâtiment ne peut plus accueillir de résidents. Comme il est plus important d’avoir une structure d’accueil que de garder une construction, si belle soit-elle, le bâtiment va être complètement détruit et reconstruit. La nouvelle résidence St. Anne proposera alors 120 lits pour des résidents autonomes, des appartements pour personnes mariées et 50 lits pour résidents dépendants.

coupure de journal sur la reconstruction du St; Anne's Home à San Francisco
The San Francisco Examiner (San Francisco, California) – Wed, Apr 28, 1982

Marie-Louise est décédée en 1992. Si elle a passé 20 ans dans cette résidence comme on peut le lire dans sa nécrologie, elle devait y être depuis 1972 à peu près. Elle a donc dû vivre la bataille pour garder l’ancien bâtiment mais aussi sa destruction et sa reconstruction. Comment a-t-elle vécu cette période? Où vivait-elle pendant les travaux? Avait-elle des visites de sa famille?

Je décide te tenter ma chance et j’envoie un mail à la direction du St. Anne’s Home. A peine deux jours plus tard, j’ai la joie d’avoir une réponse! Une sympathique personne, Kathleen, m’apprend que Marie-Louise est arrivée en février 1972. Elle est décédée en 1992 d’un arrêt cardiaque et elle avait demandé à ce que ses obsèques soient organisées par Notre-Dame-des-Victoires. Jusque-là, rien d’étonnant. Mais une information importante a été ajoutée. Sa plus proche parente était Margaret Cerelli, qui est une de ses cousines germaines, fille d’Elie Pauzié, frère de sa mère. Je suis ravie de savoir que Marie-Louise avait des visites de sa famille proche. Je suis maintenant à la recherche de descendants de Margaret CERELLI qui pourrait peut-être me parler de Marie-Louise.

Sources des images:
The San Francisco Examiner (San Francisco, California) · Wed, Dec 23, 1992
http://www.littlesistersofthepoorsanfrancisco.org/history/
The San Francisco Examiner (San Francisco, California) – Wed, Apr 28, 1982

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